
Nous avons rencontré un jeune homme qui pourtant approche la cinquantaine. Sans doute est-ce encore un tour de magie de Thomas Salvador, qui passe autant de temps à écrire un film qu’à réfléchir aux effets spéciaux qu’il pourrait fabriquer, avec quelle taille de crochet, quel type de poulie… Né en 1973, le cinéaste a toujours été fasciné par les prestidigitateurs. « Quand j’étais enfant, je passais des heures à regarder des tours de passe-passe, à essayer de comprendre les astuces », explique le réalisateur et acteur principal de La Montagne, son deuxième long-métrage, teinté de fantastique. Dans le bureau parisien de sa productrice, Julie Salvador, qui n’est autre que sa « grande sœur », ce brun grisonnant paraît aussi concentré que dans ses films.
Ce sportif qui grimpait aux arbres met son corps en jeu et tient à réaliser lui-même les cascades, même s’il lui est arrivé, exceptionnellement, d’accepter une doublure. Aux spectateurs qui ne s’étonnent plus de rien, habitués au numérique et aux fonds verts, il veut faire éprouver la sensation des prouesses « pour de vrai ». « J’ai gardé ce côté très adolescent d’excitation devant le risque », explique-t-il assis sur sa chaise, et l’on sent soudain que la pièce est trop petite pour lui.
Depuis ses premiers courts-métrages, Une rue dans sa longueur (2000), De sortie (2005), Rome (2009), le performeur joue des rôles de garçons sérieux qui font des trucs un peu fous. Cela crée un décalage burlesque. Dans Là ce jour (2001), filmé au parc des Buttes-Chaumont, à Paris, un jeune homme remarque sur la pelouse une herbe sauvage, plus haute que les autres. Il la mêle à son lacet de chaussure et semble prendre racine… Les héros discrets de Thomas Salvador semblent toujours chercher leur place.
Ces films intrigants, peu bavards, ont commencé à circuler dans les festivals, notamment à Belfort, où le cinéaste, alors trentenaire, découvre le plaisir d’échanger sur le cinéma. Auparavant, ce n’était pas évident. « Je n’ai été formé à rien », dit-il, du moins officiellement. Il grandit à Paris, entre une mère comédienne, metteuse en scène et autrice, Joëlle Rouland, et un père acteur de théâtre, Emile Salvador, qui l’emmène voir des films d’auteur.
Après le bac, il n’a pas envie d’entrer dans une école de cinéma. « Je n’étais pas fait pour les études. Et puis, tout bêtement, il fallait que je gagne ma vie. » Il travaille sur des chantiers, dans une station-service, puis se fait embaucher sur des tournages dans l’audiovisuel. « J’étais la petite main, je faisais les courses, le café, je n’ai jamais progressé dans la hiérarchie, ça m’aurait paniqué. Je n’ai jamais été hyperorganisé, j’ai un mode de vie acrobatique. » Le reste du temps, il tourne ses « courts », dont il est souvent le seul protagoniste. Car il ne s’imagine pas encore « diriger ». Cela viendra plus tard, à force d’animer des ateliers dans des collèges, des lycées, des centres sociaux, etc.
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Lien source : Thomas Salvador, l’acrobate discret du cinéma français