Réforme des institutions : un chantier lancé à bas bruit par Emmanuel Macron

 Emmanuel Macron, à l’Elysée, à Paris, le 27 janvier 2023.

François Hollande a mis de côté les rancunes du passé avant de se rendre, vendredi 3 février, à l’Elysée. Pour la troisième fois depuis 2017, l’ancien président a répondu présent, acceptant un déjeuner en tête-à-tête avec Emmanuel Macron. « La gêne n’est pas de mon côté », confiait, il y a quelques semaines, le socialiste, évoquant ses rares apartés avec celui qui fut son secrétaire général adjoint et son ministre de l’économie. La page est – presque – tournée.

De cet échange présidentiel de plus de deux heures et demie, peu de choses ont filtré. Hormis le fait qu’a été largement abordé l’ordre du jour souhaité par Emmanuel Macron, celui des institutions de la Ve République. François Hollande avait des idées à suggérer à l’actuel président, comme celle de supprimer le premier ministre, qu’il aborde dans son livre Répondre à la crise démocratique (Fayard, 2019).

Emmanuel Macron l’aura, peut-être, entendu. Après avoir échoué à deux reprises, lors de son premier mandat, à mener à bien une réforme institutionnelle censée apporter une réponse au malaise démocratique, le locataire de l’Elysée veut montrer que le sujet, inclus dans son programme, n’a pas été oublié. « Je pense que la réforme dont on a besoin doit redonner de la souveraineté populaire », avait-il confié à une poignée d’éditorialistes mi-janvier. Ajoutant : « Il faut se donner pour ambition de faire quelque chose de grand, sinon je ne suis pas pour le faire. »

Consultations

Le message est clair. Le chantier ne doit pas se résumer à un simple toilettage de la Constitution. Mais au moment où la rue et l’Assemblée s’enflamment sur la réforme des retraites, est-il opportun de se lancer dans un big bang institutionnel ? Un changement de la Constitution nécessite d’être approuvé par les deux chambres en vote identique, puis à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés par l’ensemble du Parlement réuni en Congrès. « Inatteignable », tranche Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat. Quant à l’option d’un référendum, après le vote des deux chambres, « il est probable que les Français s’intéressent davantage à l’auteur de la question qu’à la question posée », souligne le sénateur de Vendée.

En dépit de ces obstacles, la Macronie s’élance. « Après les retraites, nous devrons réformer nos institutions », a annoncé, dans un entretien au Figaro le 12 janvier, Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti présidentiel Renaissance. Le même jour, Emmanuel Macron réunissait les présidents de commission des lois de la majorité pour ouvrir le chantier.

Il vous reste 63.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Profitez de notre offre imbattable - achetez maintenant!
Discutez de vos besoins avec notre analyste

Veuillez partager vos exigences avec plus de détails afin que notre analyste puisse vérifier s'il peut résoudre votre ou vos problèmes

Lien source : Réforme des institutions : un chantier lancé à bas bruit par Emmanuel Macron

Demander un exemple de rapport

Nous vous répondrons dans les plus brefs délais.