
Les alertes à la pollution lancées ces derniers jours par les associations de défense de l’environnement n’y ont rien fait : la marine brésilienne a annoncé, vendredi 3 janvier en fin d’après-midi, avoir coulé le porte-avions Sao Paulo, ex-Foch, à 350 kilomètres au large de ses côtes, par 5 000 mètres de profondeur, dans l’océan Atlantique. « Naufrage planifié et contrôlé », a expliqué, dans son communiqué, la marine, qui a sabordé la coque avec des charges explosives. « Une catastrophe environnementale », assure Jacky Bonnemains, de l’association française Robin des Bois, à l’unisson de nombreuses autres associations.
A ainsi été envoyé par le fond un navire encore chargé d’amiante et d’autres produits toxiques – cadmium, plomb, mercure et PCB – dans des proportions qui font débat. Le sabordage est une manière commode et peu onéreuse de se débarrasser de cette carcasse de 24 000 tonnes, qui était l’objet depuis des mois d’un imbroglio juridique, diplomatique et environnemental. Triste fin pour celui qui fut l’un des fleurons de la marine française pendant quarante ans, avec son jumeau, son sister-ship, le Clemenceau.
« Déchet dangereux »
Le Brésil avait racheté le Foch à la France en 2000, à l’issue d’un chantier de désamiantage et de dépollution, coûteux mais incomplet. Rebaptisé Sao Paulo, il n’avait guère été utile à son acquéreur, multipliant les pannes et les accidents. En 2021, il avait été revendu pour une somme dérisoire à Sök Denizcilik, une société turque qui espérait tirer profit de la revente de son métal. L’acquéreur envisageait de le démanteler à Aliaga, près d’Izmir, sur un chantier agréé selon les normes européennes. Le 4 août 2022, l’ex-Foch quittait donc, pour ce qui devait être un dernier voyage, le port de Rio de Janeiro, traîné à la vitesse de 4 nœuds par le remorqueur d’une compagnie néerlandaise, lui qui filait à la belle époque ses 32 nœuds (60 km/h), poussé par les 126 000 chevaux de ses moteurs.
Alors qu’il approchait de la Méditerranée, le ministère de l’environnement turc retirait son autorisation, sous la pression d’associations locales, faisant valoir les risques pour les ouvriers et l’environnement. Plusieurs organisations écologistes internationales considéraient pareillement que le navire devait être classé comme un « déchet dangereux », selon les termes de la convention de Bâle. Après avoir fait des ronds dans l’eau au large du Maroc, le navire était remorqué en sens inverse et arrivait près de Suape, dans l’Etat du Pernambouc, restant à 25 kilomètres de la côte, en limite des eaux territoriales. L’Ibama, l’agence de l’environnement brésilienne, suspendait l’autorisation d’exportation et réclamait une nouvelle expertise pour déterminer le risque écologique. Mais la justice locale interdisait l’entrée dans le port et la mise en cale sèche pour examen, invoquant la menace de pollution. La société turque, elle, réclamait l’annulation du contrat, tandis que la marine brésilienne maintenait que la responsabilité du navire « incombait à qui l’avait acheté ».
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Lien source : L’ancien porte-avions « Foch » coulé dans l’océan Atlantique, au large des côtes du Brésil