Cinémas d’Afrique (10). Malgré des montages financiers difficiles et la longueur des travaux, le Français réussit à rénover et à construire des salles au Maroc, en Côte d’Ivoire ou au Burkina Faso.
« Je suis avec Abderrahmane Sissako, il veut retaper un cinéma à Bamako, t’es partant ? » L’architecte français Jean-Marc Lalo se souvient encore du coup de fil de Claude-Eric Poiroux, fondateur du réseau de salles indépendantes Europa Cinémas. C’était en 2007. Il venait d’achever au Maroc la réhabilitation de l’ancien cinéma le Rif, rebaptisé la cinémathèque de Tanger. Et n’avait qu’une hâte, repartir.
Une semaine plus tard, il se retrouve dans la capitale malienne, dans les locaux désaffectés du Soudan Ciné. Construite dans les années 1960, cette salle avait fermé quinze ans plus tôt, victime de la concurrence de la télévision et de la vidéo. Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako ambitionnait de lui redonner son lustre passé.
Les premières consultations démarrent, une souscription est lancée pour lever des fonds. Les vieux fauteuils de la grande salle sont mis en vente, à 5 000 euros l’unité. Las, la guerre civile qui commence en 2012 précipite le pays dans le chaos. Le projet tombe dans les limbes.
C’est l’un des rares regrets de Jean-Marc Lalo, 58 ans, qui compte à son actif la rénovation ou construction de quatre cinémas à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et un établissement, le Guimbi, à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, dont l’ouverture est prévue en octobre. A l’étude également, la création de neuf salles dans un nouveau quartier des Berges du lac, à Tunis.