Guerre en Ukraine : pour affaiblir Poutine, l’Europe bannit le diesel russe

De la vapeur s’élève des cheminées de la raffinerie de pétrole de Gazprom, à Omsk, en Russie, le 18 novembre 2022.

Le premier embargo du pétrole russe n’a pas engendré de bouleversement sur le marché mondial. Qu’en sera-t-il du second ?

Après avoir cessé d’importer du pétrole brut russe début décembre 2022, l’Union européenne (UE), en lien avec les pays du G7 et l’Australie, s’apprête, ce dimanche 5 février, à lancer le deuxième volet de son plan, en interdisant l’importation de produits pétroliers russes raffinés, principalement du diesel mais aussi du kérosène, du fioul ou du mazout.

Cette mesure est particulièrement sensible, tant le Vieux Continent est dépendant de la Russie pour ces produits, et plus précisément le diesel. Malgré la forte baisse des importations depuis un an, le gazole russe représente encore le quart des importations de ce carburant en Europe. Chaque jour, l’UE consomme quelque 6,4 millions de barils de diesel, alors que ses raffineries n’en produisent que 5 millions… L’équilibre est permis grâce aux importations, dont environ 700 000 barils proviennent de Russie. Le reste des besoins est couvert par les Etats du Golfe, les Etats-Unis et l’Inde.

En parallèle de l’embargo, les Vingt-Sept ont décidé de fixer un prix plafond pour ces produits russes, comme ils l’avaient déjà fait, à hauteur de 60 dollars (56 euros environ) le baril, pour le pétrole brut russe. Pour les carburants « premium » (diesel, kérosène, etc.), le prix ne pourra pas dépasser 100 dollars le baril. Pour les produits plus simples, comme le fioul, la limite sera de 45 dollars, « afin de peser sur les revenus de la Russie, tout en maintenant un marché global fluide de ces produits », précise un diplomate européen. Concrètement, les pays occidentaux interdisent aux fournisseurs de services (transport, assurance, etc.) de transporter ces produits russes au-delà du prix fixé.

Stocks et nouvelles sources

Si le mécanisme est éprouvé depuis deux mois pour le brut, les Etats membres de l’UE ont néanmoins pris le temps pour s’accorder, vendredi 3 février. Les pays baltes et la Pologne militaient en effet pour baisser davantage le plafond du brut et des produits raffinés afin de réduire davantage les revenus russes, confie un diplomate du nord de l’Europe. Mais voilà, le reste des Etats, dans l’UE ou au G7, n’entendaient pas déstabiliser le marché.

« A la mi-mars, précise une source, après une analyse globale du mécanisme en place, une décision sera prise pour savoir s’il faut modifier le niveau de prix plafond. » Selon la Russie, en revanche, cette décision « va déséquilibrer davantage les marchés internationaux de l’énergie », a prévenu, vendredi, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, assurant que Moscou « prenait des mesures pour couvrir [ses] intérêts ».

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