
Protégé du soleil brûlant par son large chapeau de cuir, le chef de la tribu Paouta, Jérémy Poadja, 50 ans, prononce les mots d’accueil, dans la coutume kanak. Mercredi 30 novembre, à Koné, devant les représentants de la province Nord dirigée par les indépendantistes, on vient de poser sur la natte traditionnelle la dentelle de Calais apportée par Gérald Darmanin. Voilà deux jours que le ministre de l’intérieur a ouvert un marathon de rencontres politiques en Nouvelle-Calédonie. A ses côtés, le haut-commissaire, Patrice Faure, évoque « le sang des peuples premiers, celui des victimes de l’histoire, et de ceux qui, à côté de nous, construisent la Calédonie ». L’Etat français vient de se présenter ce matin-là avec « respect et humilité » selon l’expression coutumière.
Le ministre a pris toute une semaine, du 28 novembre au 4 décembre, pour tenter de sortir de la crise ouverte par le troisième et dernier référendum sur l’indépendance du 12 décembre 2021, boycotté par les Kanak. Le scrutin a de nouveau coupé l’archipel du Pacifique en deux, après ceux de 2018 et 2020, favorables de peu au maintien de la Calédonie dans la France. « Je suis venu vous écouter », répète le ministre à tous ses interlocuteurs. Au Monde, il précise : « Le référendum oui/non est un mode institutionnel binaire qui fonctionne en Europe mais pose plus de difficultés dans un pays coutumier attaché au consensus. »
La Nouvelle-Calédonie paraît bloquée depuis l’accord de Nouméa en 1998, qui a organisé de larges transferts de compétences vers sa « pleine souveraineté ». L’Etat, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et les non-indépendantistes n’ont d’autre choix que de reprendre le fil du dialogue. Pour écrire l’avenir du pays, il convient de « trouver un chemin », selon l’expression consacrée ici. Arrivé avec son ministre délégué aux outre-mer, Jean-François Carenco, resté deux jours, M. Darmanin a d’emblée rappelé l’impératif de « maintenir la paix civile ».
Large barbe blanche, chemise rouge, à Koné mercredi 30 novembre se tient, imposant, le président de la province, Paul Néaoutyine. Il reste à 71 ans un homme incontournable, qui joue habilement de ses rapports avec l’Etat. Dans un FLNKS en proie à des luttes de succession, son parti, le Palika, favorable à une « souveraineté-partenariat » avec la France, tiendra un rôle-clé dans les mois à venir. M. Darmanin avait envisagé de dîner avec lui mercredi, cela n’a pas eu lieu. Mais tous les rendez-vous prévus dans la semaine ont été tenus, y compris secrets, sans heurts majeurs. Publiquement, les interlocuteurs du ministre ont salué sa posture, ouverte et, surtout, discrète.
Il vous reste 76.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Discutez de vos besoins avec notre analyste
Veuillez partager vos exigences avec plus de détails afin que notre analyste puisse vérifier s'il peut résoudre votre ou vos problèmes


I am William Abrego, I joined as SEO Director and worked my way up to Associate Digital Marketing Manager in 5 years at Prudour Pvt. ltd. I also have extensive knowledge of on-page and off-page SEO. as content marketing tools and different SEO strategies to promote market research reports and monitor website traffic, search results and strategy development. I believe that I am the right candidate for this profile because I have the required skills and experience.
Lien source : En Nouvelle-Calédonie, la reprise fragile du dialogue politique