Leur dernier tête-à-tête remonte à 2010, lors d’un débat télévisé précédant la présidentielle. Cette élection avait débouché sur une grave crise qui avait fait 3 000 morts, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite.
Une accolade et des sourires : le président ivoirien, Alassane Ouattara, a reçu son prédécesseur Laurent Gbagbo, mardi 27 juillet, dans une atmosphère apaisée, pour leur première rencontre depuis leur duel à l’élection de 2010 qui avait débouché sur une crise meurtrière.
Depuis le retour, grâce au feu vert du président Ouattara, de son ancien rival, définitivement acquitté par la justice internationale, le mot réconciliation est sur toutes les lèvres. « Comment vas-tu Laurent ? Content de te voir », a lancé M. Ouattara à M. Gbagbo en l’accueillant sur le perron du palais présidentiel à Abidjan où les deux hommes se sont donné l’accolade et ont avancé main dans la main. Après un tête-à-tête d’une trentaine de minutes, ils ont tenu un bref point de presse, saluant tous deux une rencontre « fraternelle » et « détendue ».
Au-delà de l’ambiance chaleureuse du rendez-vous, Laurent Gbagbo a appelé l’actuel chef de l’Etat à libérer les prisonniers arrêtés pendant la violente crise post-électorale de 2010-2011, dont une partie est toujours en prison, selon lui. « J’étais leur chef de file, je suis dehors aujourd’hui et ils sont en prison. J’aimerais que le président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer », a-t-il déclaré. En décembre 2015, Ouattara avait annoncé sa décision d’accorder la grâce à trois mille cent de ces détenus, précisant alors précisé que certains prisonniers pourront « recouvrer immédiatement la liberté, et d’autres voir leur peine réduite ». « Cette crise a créé des divergences mais cela est derrière nous. Ce qui importe, c’est la Côte d’Ivoire, c’est la paix pour notre pays », a déclaré M. Ouattara à l’issue de cette rencontre historique.
Leur dernier tête-à-tête remonte au 25 novembre 2010, date à laquelle ils s’étaient affrontés dans un débat télévisé quelques jours avant le second tour de la présidentielle. Cette élection avait débouché sur une grave crise qui avait fait 3 000 morts, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite. Ce dernier avait ensuite été arrêté et poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, avant d’être finalement acquitté.